sábado, 18 de julho de 2009

Frontrières fermées, meilleure réponse à l'arrogance marocaine


Depuis le discours de Mohamed VI, il y a un an, le Maroc a fait de la réouverture des frontières terrestres entre le royaume chérifien et l'Algérie son cheval de bataille. Depuis, les initiatives se sont multipliées en vue d'amener le gouvernement algérien à modifier sa position sur ce point si sensible pour la sécurité de l'Algérie. En plus des multiples déclarations des responsables marocains, des prétendues personnalités européennes, algériennes et marocaines ont signé sur le site maroc-algerie.com une pétition demandant la réouverture de la frontière entre les deux pays, fermée depuis 1994. Lancé à l’initiative d’un « collectif citoyen et populaire » animé par le Marocain Abdelrhani Bensaïd, cet appel entend contribuer à l’édification d’un « Maghreb unifié, prospère et prometteur pour les générations futures ». Le collectif s’est par ailleurs engagé à ne pas aborder les « sujets qui fâchent », comme le dossier du Sahara Occidental. Inutile de dire que derrière ce projet se trouve le palais de Rabat.
L’Algérie a fermé ses frontières terrestres avec le Maroc au cours de l’été 1994 après que les autorités marocaines aient imputé aux renseignements algériens la responsabilité de l’attaque contre un hôtel à Marrakech, imposant un visa aux ressortissants algériens et appelant les Algériens qui étaient en visite au Maroc de quitter le territoire marocain dans les 48 heures, ce qu’Alger a considéré comme accusations fallacieuses et atteinte délibérée à sa réputation. L’Algérie pose la question d’ouverture des frontières demandée par le Maroc, comme un point de tout un agenda en vue de régler l'ensemble des problèmes en suspens entre les deux pays, dont l’affaire du Sahara Occidental. Les propos des responsables algériens ont été catégoriques : « Pas d’ouverture tant qu’il n’ y pas une action commune sur la lutte antiterroriste, l’immigration clandestine et le trafic de drogue ».
Immédiatement après la tournée du Représentant Spécial, Christopher Ross, le ministre des Affaires Etrangères marocain, Fassi Fihri, s'est rendu en France pour demander le soutien de l'Ellysée et réclamer que l'ouverture des frontières soit considérée comme une mesure de confiance ayant tendance à préparer la réussite des prochains pourparlers à Vienne. Ainsi, le député socialiste et membre de la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée Nationale française, Jean-Michel Boucheron, a souligné «l'identité de vues entre l'immense majorité des députés français et le Maroc» sur la question du Sahara. Dans une déclaration similaire, le député du Mouvement pour la France (MPF), M. Souchet a "déploré l'attitude de l'Algérie de maintenir fermées ses frontières avec le Maroc, d'une manière unilatérale, et de refuser tout dialogue au niveau ministériel dans tous les domaines" avec le Royaume.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement(CNUCED), qui vient de se réunir à Beyrouth, a constitué une occasion pour Omar Hillal, ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès du bureau des Nations-Unies à Genève, pour réitérer que "la fermeture des frontières va à l’encontre du processus d’intégration régionale qui constitue un choix stratégique pour le Maroc".
D'autre part, dans le point de presse du porte-parole du Secrétaire Général des NNUU, organisé le 15 juillet, un journaliste a demandé si Ban Ki-moon était déçu que les frontières entre le Maroc et l'Algérie n'ont pas été ouvertes comme on s'y attendait en tant qu'élément pour bâtir la confiance entre les parties.
De toute cette agitation, l'on peut déduire que le Maroc cherche à faire croire aux responsables onusiens que la question des frontières est un premier pas pour la construction de la paix et ainsi amener le gouvernement algérien à changer d'attitude dans cette question cruciale pour l'économie marocaine qui traverse, actuellement, une mauvaise passe. Seulement, il suffit de voir ce que les Sahraouis subissent à El Aaiun, à Smara, à Dakhla, et les militants marocains à Sidi Ifni, Nador, Oujda, pour se rendre compte que le Maroc ne cherche pas à créer un climat de confiance avec les voisins. Il suffit de lire la presse marocaine, Le Matin en particulier, le journal du Palais, pour voir comment le gouvernement marocain sème la haine dans les esprits du peuple marocain et la propage sur la toile du net, sur les forum, entre les journaux.... Les commentaires laissés par les internautes marocains sur les articles pro-sahraouis sont tout simplement écœurants. On dirait que ce n'est pas un citoyen qui parle, mais un tortionnaire des forces de répression marocaines. Une ambiance qui ne laisse aucun doute sur l'impossibilité de connivence pacifique entre les deux peuples sahraoui et marocain au sein d'un même Etat. Et puis, comment peut-on vivre avec quelqu'un qui a tué votre père, votre mère ou votre frère? Il n'y a pas un seul citoyen sahraoui qui n'a pas perdu quelqu'un de sa famille dans la longue guerre d'extermination conduite par Rabat.

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